Théâtrotexte

Naïm Kattan, auteur

Il est né à Bagdad. Il est Juif. C'est en langue arabe qu'il a rédigé ses premiers écrits. Installé à Montréal depuis 50 ans, c'est comme essayiste, romancier et nouvelliste francophone qu'il a fait sa marque. « J'ai choisi, comme immigrant, de vivre en Amérique française et dès lors j'ai décidé, comme écrivain, de m'exprimer uniquement en français. »

Dans ses 35 livres, Naïm Kattan n'a eu de cesse d'aller à la rencontre de cultures différentes, de réfléchir sur les rapports humains et leur diversité. Son oeuvre, traduite en plusieurs langues dont l'arabe, est célébrée partout pour son universalité. On dit de l'auteur de La Réconciliation qu'il est un « passeur », qu'il représente le « carrefour des cultures à lui seul ».

Outre la langue arabe, il pratique l'hébreu, l'anglais et le français. En plus de collaborer à différentes publications en Irak, où il s'est taillé une place comme critique spécialisé en littérature française, il signe des articles dans la presse parisienne.

En 1967, il est nommé responsable des lettres et de l'édition au Conseil des Arts du Canada, où il oeuvrera pendant 25 ans.

Son premier livre, Le Réel et le Théâtral, un essai novateur sur les différences entre l'Orient et l'Occident, paru en 1971, lui vaut le prix France-Canada et les louanges d'André Malraux.

Naïm Kattan a l'habitude de dire qu'il est né trois fois : la première à Bagdad, la deuxième à Paris et la troisième à Montréal. « Je suis né à Bagdad, c'est réel, c'est mon enfance, ma famille, mes racines. Je suis né à nouveau à Paris, où j'ai découvert en vrai et pas seulement dans les livres la culture et la civilisation de l'Occident (…)Ma troisième naissance, la plus fondamentale, s'est faite à Montréal : une ville qui contient toutes les autres, où toutes les ethnies, les religions et les langues survivent, mais où il doit y avoir une langue commune pour que les gens puissent s'entendre et se parler : le français. »

Naïm Kattan est aujourd'hui considéré comme un « pionnier de la défense de la langue française dans les milieux juifs et migrants au Québec et au Canada ». Les honneurs et les hommages à son endroit se sont multipliés au cours des années : officier de l'Ordre du Canada, officier de l'Ordre des arts et lettres de France et chevalier de l'Ordre national du Québec, il a reçu en 2002 les insignes de chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur de France.

Il y a plus de 30 ans, l'écrivain migrant concluait ainsi son premier livre : « Je n'accepte pas la fixité des lieux sûrs et le confort des certitudes. » Il n'a pas dévié de sa voie. Reprenant la formule de Gaston Miron qui disait qu'« un amour ne nie pas un autre amour, mais l'intègre et le contient », Naïm Kattan affirme aujourd'hui : « Pour moi, une culture ne nie pas l'autre. Mes cultures ne se font pas concurrence. »



10/01/2008
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