Théâtrotexte

Présentation du spectacle

Une pièce de Naïm Kattan

Mise en scène  : Florence Camoin

Création lumières : Anne Gayan



avec Rufus, Michelle Brûlé, Yaël Elhadad, Sylvie Guermont, Benjamin Penamaria, Mitchélée (chant), Christine Kotschi (musique, instruments orientaux)


Création avec le soutien de l'ATC, Théâtre de Saint-Maur, de l'ADAMI, de la SPEDIDAM, de la Fondation du Judaïsme Français, de la Ville de PARIS

Espace Rachi, centre d'art et de culture

39 rue Broca 75005 Paris
du 3 janvier au 8 février 2009
32  représentations -
Renseignements 01 42 17 10 38

Théâtre de Saint-Maur
Les 7 et 8 avril 2009 à 20h30



Résumé de la pièce

C'est le moment des retrouvailles d'une famille juive séfarade à Montréal, vingt ans après la séparation, peu de jours avant la cérémonie de mariage qui va unir Ruth et Ben.

« Avant la cérémonie » nous permet de découvrir les blessures secrètes, jamais cicatrisées, d'un couple de jeunes étudiants juifs qui, en pleine naissance de l'Etat d'Israël, se sont lancés dans la vie, dans le voyage vers la terre promise, sans en mesurer les conséquences. Deux univers, deux façons d'envisager l'avenir, deux conceptions des valeurs humaines et spirituelles, ont vite tracé une frontière infranchissable et provoqué un divorce…

David a voulu vivre en Israël en ces années cruciales de la fondation de l'Etat. Myriam l'a suivi sans discuter mais a très vite craqué, en manque de confort, de sécurité, de calme, ne supportant pas le Kibboutz. Elle a quasiment pris la fuite avec sa fille Ruth, à peine âgée de huit ans. 

Vingt ans après, Ben, le fiancé de Ruth, épris lui aussi d'Israël, a fait le voyage pour aller chercher son futur beau-père et le ramener à sa famille…

Voici donc, Myriam, Ruth et David, à nouveau face à face, après toutes ces années de silence, comme si Ben avait pressenti qu'il fallait  d'abord refermer la plaie pour pouvoir (re)commencer.

Face à face, il va falloir parler, dire, accoucher la douleur. Les paroles sont allusives, lourdement chargées par le poids du passé… On oscille entre la violence du non-dit et la tendresse des aveux, des regrets… Les deux jeunes fiancés sont les catalyseurs d'un possible dialogue entre les parents par leur idéalisme tendre et leur enthousiasme comme si tout devenait finalement tellement plus simple. Ils sont inéluctablement prêts à vivre ce grand amour qui a échappé aux parents de Ruth.

Rivka, qui a élevé Ben toute seule, est elle-même arbitre par son bon sens, car elle a déjà tiré les conséquences de son propre chemin…


Notes de mise en scène

La pièce raconte une projection dans le passé pour préparer l'avenir… Il s'agit, pour une famille à nouveau réunie, d'un passage initiatique d'un espace vers un autre, espace temps, espace terrien, espace spirituel, espace trop longtemps arrêté : Les personnages vont-ils pouvoir aller de l'avant ?

Toute la conception de la mise en scène va être fondée sur cette idée de passage d'un état figé par les incompréhensions à un état de mouvement, de progression…

La pièce se déroule dans deux appartements : celui de Ben et celui de Rifkah, sa mère. La scène sera donc divisée en deux parties mouvantes au gré des avancées et des rebuffades, marquée par des séparations comme on en voit de différentes sortes dans les synagogues (paravents, voilages, murs…). Il s'agira de montrer sur scène cette frontière artificielle qui peut envahir ou s'effacer suivant l'ouverture d'esprit dont les êtres sont humainement capables entre eux… Cette séparation purement matérielle devrait donc disparaître peu à peu, au fil des scènes et de l'évolution des personnages. Elle fera référence à cette conception trop terrienne de l'appartenance qui a fait que bien des familles juives se sont séparées, certains pour faire ce grand voyage vers la terre promise d'Israël en quête d'une identité juive unique alors que d'autres, ne pouvant renoncer au pays de leur naissance, n'ont pu ou voulu bouger malgré la tentation.

Myriam a gardé en elle une grande rancune contre David qui a voulu coûte que coûte vivre en Israël. Elle a transmis cette  rancune à sa fille Ruth et il va falloir la vaincre scènes après scènes. C'est Myriam qui va créer les tensions car on sent que le temps s'est arrêté pour elle  dans l'accumulation d'insupportables non-dits… David est venu au contraire dans un esprit de paix, pour enfin revoir sa fille tant aimée, et Ben, avant toute chose, veut et peut prouver à sa nouvelle famille que la terre d'Israël est avant tout une terre spirituelle qu'on porte en soi et qu'il n'y a d'exil que dans la perte de ses propres valeurs.

Double espace donc, aussi bien comportemental que musical ou vestimentaire : La terre d'Israël sera dès le début présente dans l'appartement de Ben et viendra en douceur trouver sa place dans la neutralité de l'appartement de Rifkha, femme dont les souffrances passées restent en partie secrètes. La modernité de Montréal, jeune nation et terre d'accueil, deviendra-t-elle plus universelle à la fin de la pièce, comme le symbole  d'une liberté que nos personnages auront retrouvé  ?... car ne s'agit-il pas là avant tout d'une grande histoire d'amour et de tolérance ?

Florence Camoin









10/01/2008
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