Théâtrotexte

Revue de presse

LeMonde.fr

Une jolie idée de rendre hommage à Joséphine cousine et amante du grand peintre d'après leur correspondance.


La Provence.com (juillet 2008)

La note : 5/5

Eugène et Joséphine. Cela aurait pu être le titre de ce spectacle tout en finesse, mots clairs-obscurs. Mais Florence Camoin a su conserver une part de mystère, d'indicible et de non-dit entre deux êtres qui s'aiment, avec ces "Lettres brûlées..." Une pièce qui est un tableau, à la Delacroix, avec des petites touches fines, précises et de grandes envolées du pinceau qui permettent, avec la lourde palette, de raconter une histoire. Comme dans le précédent spectacle "Vauban", on découvre un personnage d'une richesse intérieure exceptionnelle.
Un aventurier de l'art, mais aussi l'ami des plus grands de son temps : Sand, Chopin notamment. René Camoin - déjà présent au Roseau l'an passé, où il avait retrouvé, le temps d'une pause dans la cour, son ancien compère de Comédie-Française Michel Leroyer- offre une fois de plus un grand moment de métamorphose. Lorsque la lumière, la première fois, se pose sur son visage, on est saisi par la ressemblance. Il intervient, ensuite, à la fois avec retenue et envie, pour évoquer ces tendres années en compagnie de Joséphine de Forget. Anna Strelva, drapée dans une magnifique tenue créée par Dragos Moldoveanu dont le travail de "grand couturier du théâtre" avait été apprécié dans "Vauban", évoque avec émotion le compagnon, le partage, les moments où le temps se suspend entre deux êtres qui se regardent. Avec ces deux personnages qui parlent d'amour tout en évoquant la vie de leur temps, un jeune homme, lui aussi très "tendre comme le souvenir", pour reprendre le titre de correspondances de Guillaume Apollinaire à Madeleine Pagès, qu'il avait recontrée dans le... train. Benjamin Lefebvre est le juste lien entre Eugène et Joséphine, qui semblent se parler sans se voir.
Un spectacle qui permet de voyager, à un peu moins de deux siècles de là, et d'en apprendre autant sur l'âme que sur un simple organe, qui bat, qui bat, qui bat comme on bat des mains à la fin  : le coeur.

Tristan Jauréguy


Revue-spectacle.com

Quelle meilleure manière pour  connaître les grands hommes que de recueillir le témoignage de l'être aimé. Ce témoignage, c'est celui de Joséphine de Forget qui se souvient des lettres qu'elle a brûlées sur la tombe du maître. Le fantôme de Delacroix est là, sur la scène. Il suit la conversation. Joséphine accepte de se confier au jeune admirateur du peintre.  La musique de Chopin vient souligner les moments forts quand l'émotion donne vie au souvenir, quand la mémoire s'enflamme aux braises de la passion qui continue de brûler dans le cœur de Joséphine. La force de la peinture peut devenir écriture. La force de l'écriture peut devenir théâtre. La force du théâtre peut devenir la vie.

La mise en scène de florence Camoin donne au jeu des acteurs une proximité et une intimité intemporelles. Bien sûr le décor, les costumes, tout est d'un autre temps, mais les sentiments, la réflexion, les commentaires, nous semblent proches, aussi proches que peuvent l'être les tableaux du peintre.

L'évocation de la place de Fürstenberg, de l'atelier de Delacroix, de l'église St Sulpice, le souvenir de Chopin, de Georges Sand, la passion amoureuse, le travail qui surmonte la fatigue et la maladie. Tout est là, comme un  bouquet déposé chaque jour, sur la scène, bien présent.
Claude Kraif Avignon 2008


Billetreduc.com (avis des spectateurs)

Amour - 7/10
Intimité du peintre delacroix revélée à travers sa passion dévorante, la peinture et son amante joséphine. Spectacle servi par 3 beaux acteurs
écrit le 17/07/2008 par : chloe (6 critiques , a vu cet évènement avec BilletReduc.com ) #

-Un 15 octobre... - 8/10
Belle représentation... bons comédiens... un petit moment de bonheur...
écrit le 28/07/2008 par : pauline (1 critique , a vu cet évènement avec BilletReduc.com ) #

-Que du bonheur ! - 9/10
En sillonnant les rues d'Avignon pour voir un bon spectacle comment faire dans le millier proposé, le hasard parfois, les troupes, ... mais aussi le lieu et en général l'espace roseau effectue une bonne sélection. Beaucoup de raisons peuvent nous pousser vers tel ou tel autre spectacle, mais c'est en sortant après avoir vu de Delacroix que nous pouvons dire : nous avons vu une très bonne pièce, sur tous points de vues, la présence sur scène des acteurs à aucun moment nous nous sentons seuls ils ont toujours un message une impression un message à nous transmettre, ou que ce soit la musique toujours en accord avec le moment présent – quel travail de recherche - , E Delacroix appréciait énormément ce compositeur pourquoi se priver de ce plaisir ? Le texte est dit fort, clair, ... ce qui apporte en plus au spectateur une latitude de pouvoir porter toute son attention aux détails qui fond de cette pièce un pur moment de bonheur. Enfin ne faut-il pas voir des croûtes pour apprécier le chef-d'oeuvre ?


DauphineVaucluse.com

Soutenue par le musée Delacroix et, moralement, celui du Louvre, voilà une pièce très pédagogique qui permet d'entrer un peu dans l'oeuvre de Delacroix (1798/1863) et beaucoup dans sa vie personnelle. Son journal paru bien après sa mort fait apparaître une énigmatique J. Mais voilà que Florence Camoin, travaillant aux archives du Val-de-Marne, apprend l'existence de 52 lettres écrites au chef de l'école romantique par... Joséphine de Forget, dont elle a aussi déniché sur les quais une biographie (par Raymond Escholier). Elle s'est prise de passion pour la filleule de l'Impératrice et l'a transformée en véritable héroïne. Joséphine (Anna Strelva), cousine éloignée du peintre, fut surtout sa très tendre amie. Florence Camoin situe sa pièce dans le salon de cette amante qui lui a survécu 23 ans. La vieille dame y reçoit, dix ans après la mort de « son » Delacroix, un jeune peintre (Benjamin Lefevbre) qui voue au maître une admiration sans borne. Pendant sa visite, tel le capitaine dans « L'aventure de Madame Muir » de Mankiewicz, son fantôme bien présent (René Camoin) participe à la conversation...  02 août 2008

ODBThéâtre

Quelle belle idée de rendre hommage aux femmes aimantes et muses des artistes !

Les comédiens, c'est un plaisir de retrouver René Camoin en tête, et Anna Strelva, digne Joséphine,  ainsi que Benjamin Lefebvre jouant avec bonheur et finesse le texte de Florence Camoin, aidé par … Chopin !




Au courrier,  ce mince livre étrange et fort bien édité, dialogue théâtral mettant en présence l'une des anciennes amoureuses du peintre, Melle Joséphine de Forget (elle a brûlé les lettres de son amant, il ne reste plus qu'à les imaginer) et son admirateur du moment, un certain Théophile, un peu sot et lyrique, transi et impatient d'en savoir plus sur tout ça. ça quoi ? Un amour entre Joséphine et Eugène, cela sous l'oeil outre-tombal de Delacroix lui-même. Ce niais de Théophile trépigne, il supplie Joséphine de lui raconter, elle doit le trouver ridicule, néanmoins, elle cède. Le résultat de ce colloque à trois est assez surprenant, on dirait tout à la fois une séance de table tournante et le texte d'une de ces nouvelles qu'on se plaisait à publier dans les Deux Mondes vers 1893. Du charme, au final, tout cela entrecoupé de pièces musicales, comme Tristesse de Chopin. Delacroix murmure, depuis les ombres du Shéol : "Il ne faut jamais compter comme un dérangement le temps donné à un concert, pourvu qu'il y ait seulement un bon morceau." On pense à Balzac, qui était plus direct : "Une nuit avec une femme, un chapitre en moins". Il est vrai que Balzac faisait un curieux nightclubber : on compte chez lui plus de chapitres que de femmes.

On doit ce curieux texte suranné et émouvant à la plume de Mme Florence Camoin, écrivain et "directrice de productions théâtrales". Une note nous indique qu'elle travaille actuellement à un projet sur Vauban. Guettons.

Michel Crépu

Directeur de la revue des Deux Mondes

Avril 2007

En entremêlant trois voix, l'auteur nous fait magnifiquement entrer dans la subjectivité de cette amoureuse qui fut capable de vouer et de jouer sa vie
sur le sens octroyé par l'amour. Cette volonté de vivre un tel amour n'allait pas de soi avec un homme comme Delacroix qui cachait derrière un dandysme affiché une angoisse profonde le poussant à fuir le monde pour vivre dans l'art le seul asile vivable. La musique fut pour lui un tel asile. Celle de Chopin en particulier, auquel il écrivit un jour qu'il lui avait fait entendre la « note bleue ».
Alain Didier-Weill, écrivain de théâtre, psychanalyste

Joséphine de Forget (1802 – 1886) fille du général de La Valette, qui grâce à son épouse, parvint à s'échapper de la Conciergerie en 1815 alors qu'il allait finir sur l'échafaud. Sa malheureuse femme qui fit tout pour réussir son évasion en perdra la raison. Joséphine a hérité de sa mère l'amour sans condition pour un homme.
Quelle belle idée de rendre hommage aux femmes aimantes et muses des artistes !
Les comédiens, c'est un plaisir de retrouver René Camoin en tête, et Anna Strelva, digne Joséphine, ainsi que Benjamin Lefebvre jouant avec bonheur et finesse le texte de Florence Camoin, aidé par … Chopin !

ODB théâtre, Avignon off 2008, cliquer !!!


06/02/2008
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